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PARTIS TROP TÔT, TROP LOIN:
L'EXIL

- EXTRAITS -
Premier Extrait:


Dans cet extrait, Ousmane est un étudiant du secondaire, en classe de Terminale et il mime ici son professeur de philosophie au grand bonheur de ses camarades de classe.

« Ce n’est pas fini, les gars, du calme. Vendredi. Première heure de cours : « Je vais donc comme promis vous rendre vos chefs-d’oeuvre, si on peut appeler ces preuves de la léthargie de vos esprits des chefs-d’oeuvre. Surtout ces gens qui ont traité le sujet sur la conscience, on écrit, comme ça, sans savoir de quoi l’on parle ni si ce que l’on dit est vrai. Toi ta copie là, elle ne va plus m’énerver, tiens... Mais vraiment ces travaux, quand je pense qu’il s’agit d’une Terminale C, d’une série scientifique ! Mais aucune logique, aucun raisonnement cohérent de l’esprit. Les notes en Mathématiques ne doivent pas être bonnes... Déjà quand je vois ces corps flasques, je me demande même si dans ces têtes là dorment des consciences. Mais vous aussi, il faut que l’esprit saigne ! Regardez-moi cette copie là, aucune profondeur, aucune référence philosophique. C’est bien écrit, le français est bon, mais vraiment sans plus... Une parenthèse, j’ai perdu un livre. Vous ne l’auriez pas vu par hasard ?... Je ne le retrouve plus. Je ne sais si on me l’a volé mais en tout cas, celui qui l’a pris, je vous assure qu’il en aura besoin longtemps. Il fera son Bac pendant sept ans et à la septième année, il comprendra sa douleur. Je ne suis pas sévère pour rien. » »

Latyr qui est le moins chevronné de la bande est épaté par le langage sans ménagement du prof :
« Comment est-ce qu’il dit déjà… « Il faut que l’esprit saigne », mais d’où est-ce qu’il sort ce genre de truc ?!

– Gars, lui seul sait, attends, ce n’est toujours pas fini. Toujours vendredi. Deuxième heure de cours : « Le Discours de la méthode est l’oeuvre que vous devez présenter à l’examen oral de philosophie. Nous allons donc l’aborder. Mais avant cela, qui l’a lu ? Ceci n’est d’ailleurs pas une question qui attend une réponse inconnue mais une confirmation, car je me doute bien que personne ne l’a intégralement lu. Bon qui l’a touché ? (deux doigts se lèvent); qui l’a vu ? (trois doigts); qui l’a aperçu ? (un doigt); qui ne sait pas encore de quel livre nous parlons ? (quatorze doigts). Bon, je vous salue. » Et il se casse comme ça, sans que l’heure soit terminé ! »


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Deuxième extrait:

« Appuyée sur le bord de la seule et large fenêtre du petit appartement, Marième observe le paysage d’une blancheur cristalline qui s’offre à elle. Il fait beau dehors. Au milieu d’un ciel bleu sans un seul nuage, le soleil, énorme dans cette région du monde, fait scintiller la neige et
leur mariage éblouit la vue. La première fois qu’elle vit ce soleil nordique en se levant le matin, elle crut que malgré la neige, il devait faire bien bon à l’extérieur. Dans sa joie, elle ne s’était pas demandé pourquoi s’il faisait si bon, la neige ne fondait pas même un tout petit peu ! En réalité, ce jour là, la température avoisinait les moins vingt-cinq degrés Celsius. Aujourd’hui, il doit faire tout aussi froid. Mais l’appartement est bien chauffé. D’ailleurs en se mettant face aux rayons du soleil qui traversent le double vitrage de la fenêtre, elle arrive à les sentir. Ses yeux sont fermés et elle se remémore avec nostalgie des moments passés au bord de l’océan sur la presqu’île dakaroise. En
se concentrant fort, elle peut sentir sur son visage la tiédeur de la brise, reconnaître l’odeur du sable mouillé après la pluie, savourer le parfum des épices pendant la cuisson des repas que recouvre ensuite le parfum de l’encens concocté avec art par sa mère. Elle ouvre les yeux. Le paysage n’a pas changé. Les arbres n’ont toujours que leur tronc et leurs branches. Ils sont bruns, les maisons et les immeubles autour sont bruns et la neige recouvre de blanc tout ce qui se trouve au niveau du sol. Brun et blanc, les deux tons d’hiver du Québec, ce même Québec qui sait porter comme aucune autre région au monde la myriade de couleurs de sa belle saison d’automne. »
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